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Theophile the Elder

jeudi 16 février 2017

L'Union


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En chemin avec Théophile l'Ancien 



Théophile le jeune revient d'un week-end où il a pu écouter et rencontrer le guide spirituel Kamlesh Patel. C'est avec enthousiasme qu'il aborde son ami Théophile l'Ancien :
– Je viens de réécouter les conférences de
 Daaji et cela a décuplé mon envie d'être au plus près du Divin. C'est comme si mon âme aspirait à se fondre totalement dans cette vibration divine, à être absorbée en Dieu sans plus jamais en sortir. Quelle est cette sensation si forte ?

L'Ancien. – Cela arrive toujours lorsque l'on plonge dans la très grande profondeur de son être. Cette condition peut devenir un état permanent. Il suffit alors de l'évoquer, pour qu'elle soit là, présente, bien que la personne vive toujours dans sa condition d'être humain. C'est une grande bénédiction pour celui qui arrive à vivre ces deux états en permanence. En fait, il n'y a pas de contradiction entre ces deux conditions, ce sont simplement des plans différents qui ont chacun leurs lois de fonctionnement. Il s'agit de laisser se déployer en soi les dimensions les plus profondes.

Théo. – Lorsque je suis dans cette profondeur, mon ego n'interfère plus, j'ai la sensation d'une grande liberté.

L'Ancien. – L'ego est en lien avec la subtilité : quand l'être se densifie et s'organise, il acquiert son identité et forme l'ego qui affirme sa présence. C'est un phénomène naturel et nécessaire. A l'inverse lorsque l'être devient de plus en plus subtil et affiné, l'ego semble s'effacer et disparaître, alors qu'en fait il se fond dans la Volonté divine et se met totalement à son service, d'où cette sensation de liberté.

Théo. – Mais qu'en est-il de la Volonté divine ? N'est-elle pas un « super ego » servant de modèle à notre « petit ego » humain ?

L'Ancien. – C'est la raison de l'existence de l'ego. Dieu se déploie dans toutes les dimensions de l'être et du non-être. Nous sommes ses créatures et, en nous développant, nous contribuons à Sa création. C'est Son mouvement en nous qui est en action. En pratiquant, en laissant se déployer la dimension essentielle en nous, nous développons notre pouvoir créateur. C'est un peu comme les capacités du bébé qui se développent au fur et à mesure de sa croissance, physique, mentale, émotionnelle. A un moment il peut penser par lui-même, les connexions s'établissent. Il peut alors élaborer ses propres théories. C'est l'apparition de l'intellect. Puis survient le temps des dimensions spirituelles où l'être doit faire un effort pour que s'accomplissent les transformations nécessaires et le déploiement adéquat. Quand arrivent enfin les dimensions divines il n'y a plus rien à faire, c'est Lui qui opère directement. C'est la pleine maturité de l'Etre, son plein épanouissement : l'Etre devient identique à son Créateur.
Théo. – J'ai l'impression que ce que nous appelons Dieu dépasse non seulement mon entendement, mais aussi ma capacité structurelle, aussi subtile soit-elle. Comment une amibe, par exemple, peut-elle concevoir le monde de l'homme ? Sa structure ne le permet pas. J'ai la sensation que ma propre structure a des limites identiques.
L'Ancien. – Oui, c'est vrai. C'est pourquoi l'être humain évolue sans cesse et que ses limites reculent au fur et à mesure des générations et des époques. Il y a encore de nombreuses étapes avant d'arriver à un stade de compréhension correcte. L'évolution est permanente mais lente. Elle se fait dans diverses dimensions, différents secteurs de l'univers, tous sont interdépendants et agissent en interaction. C'est cela le développement de la Création. C'est ce que nous appelons Dieu : un mouvement perpétuel autour de l'immobilité.
Nous sommes faits de vide, d'énergie, de lumière et de matière. Ces éléments ont été offerts par les différents plans de l'Existence. Ensuite, tout est question de dosage, de répartition. La préséance est donnée à la présence vibratoire plus qu'à la matière. La lourdeur de celle-ci ralentit le processus, mais c'est elle aussi qui permet l'incarnation.
Théo. – Cela me fait penser à ces êtres de lumière qui ne sont plus assujettis aux aléas de l'incarnation. Ils sont là pour aider l'humanité et bénéficient de cette condition particulière afin d'accomplir leur mission. Ils sont sans doute très évolués et subtils.

L'Ancien. – Tout est mouvement, transformation permanente. Ce qui s'arrête d'évoluer s'apprête à disparaître.
Comme un morceau de terre glaise a servi à monter un pot sur le tour du potier pour être ensuite cuit et servir à un usage spécifique.

Théo. – Est-ce là l'idée du service ?

L'Ancien. – En quelque sorte. Une fois cuit, le pot est utilisé un certain temps pour contenir de l'eau, de la nourriture, des cendres. L'homme est fait d'argile qui se dissoudra à un moment donné quand elle aura fait son usage. C'est pour cela que nous nous efforçons de nous affiner, pour devenir une pure expression du Divin ici-bas.

Théo. – J'aimerais tellement devenir un être de lumière ! Ce doit être fantastique !

– Cela viendra en son temps, si c'est nécessaire et possible, dit l'Ancien en souriant.

Théo. – Je m'interroge quand même sur les affres que traversent les Maîtres. Est-ce un passage incontournable ?

L'Ancien. – Les Maîtres souffrent, mais ils ne sont pas affectés comme nous pourrions l'être, ils sont dissociés de leur propre structure. Cependant la souffrance fait partie du chemin. Elle permet de s'ouvrir à l'Amour et la Compassion. Tout a sa raison d'être, tu le sais bien.

Théophile le Jeune se sent complètement enveloppé dans un cet Amour infini qu'évoque l'Ancien, son cœur s'ouvre et s'illumine. Il s'immerge totalement dans cette sensation qu'aucun mot ne saurait décrire.
Théophile l'Ancien
Extrait de
 Dialogues avec Théophile l'Ancien
L'initiation de Théophile le Jeune

jeudi 9 février 2017

Un Maître


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En chemin avec Théophile l'Ancien 

Après son expérience dans la montagne, Théo voudrait approfondir la notion de Maître.



Théo. – J'avais bien compris ce que ton ami Malik m'avait dit sur la grande qualification spirituelle d'un Maître de sagesse, mais ce que j'ai vécu dans la montagne m'a permis d'aborder une dimension qui m'a complètement subjugué. Peux-tu m'éclairer sur cette notion de Maître ?

L'Ancien. Un Maître de sagesse vient sur Terre pour un travail spécifique. Ce n'est pas une qualification pour un travail personnel. Il est mandaté. Les anciens taoïstes parlaient d'un mandat céleste. Les Maîtres de sagesse appartiennent tous à une lignée spirituelle. Chaque Maître est formé par son propre Maître, parfois plusieurs Maîtres, qui appartiennent à cette dimension ou à une autre. Il commence par être aspirant et très vite il devient disciple.

Théo. – Pourquoi ne pas être Maître d'emblée ?

L'Ancien. C'est comme un petit être humain, il y a un temps, un rythme à respecter dans la maturation, de l'embryon à l'âge adulte. Les lois des trois mondes doivent être respectées. Il en va de même pour la formation d'un Maître de sagesse : sauf exception, il est formé pendant trente à quarante ans. Tous doivent être éveillés et initiés à eux-mêmes par un maître.

Théo. – Comme Jésus-Christ avec Jean-Baptiste ?

L'Ancien. C'est un bon exemple. Il a reçu divers degrés d'initiation par les écoles d'Assyrie, d'Égypte et d'Inde avant de devenir le Christ.
Chaque Maître est sous la guidance divine. Le pouvoir, pour remplir sa mission sacrée, est imparti par Dieu. A chaque étape, à chaque initiation, il est mis à l'épreuve.

Théo. – Pourquoi ? Dans quel but ?

L'Ancien. C'est comme en classe, pour la validation des acquis. L'enseignant doit être sûr que la leçon a été assimilée avant de passer à la suivante. La conscience et les compétences se mettent en place graduellement pour se déployer ensuite. Il est difficile de respecter la nature humaine en y intégrant harmonieusement les dimensions spirituelles et divines. Elles ont leurs propres lois et fonctionnements.

Théo. – Tu veux dire que ce n'est pas très facile pour eux ?

L'Ancien. En fait c'est encore plus ardu pour eux. Ils doivent parcourir deux fois le chemin qui mène au sommet de la montagne : la première fois comme disciples, en aveugles en quelque sorte, conduits par l'intuition et le Maître, puis une seconde fois où ils doivent parcourir de nouveau le Sentier, mais comme futurs enseignants. Ils doivent connaître tous les aspects du Chemin, chaque difficulté, chaque obstacle car ils devront guider pas à pas chacun des aspirants et chacun des disciples. Tu peux les comparer à ces guides de haute montagne qui non seulement doivent être de parfaits alpinistes, aguerris et expérimentés, mais devront aussi passer un examen difficile leur permettant de pouvoir assurer la progression et la sécurité de tous les gens qu'ils emmèneront avec eux. Le guide devra connaître chaque difficulté du parcours, adapter son pas à la capacité du voyageur qui le suit et évaluer ses difficultés à chaque obstacle.

Un silence s'installe. Théo semble réfléchir et peser ce qu'il comprend.

L'Ancien reprend :
Tu vois bien qu'ici la connaissance ne peut pas être intellectuelle. Un maître doit réellement apprendre au travers de l'expérience et de la souffrance. Il se doit de connaître chaque aspect de ce que va endurer le chercheur qu'il va guider jusqu'à l'Ultime.

Pourquoi la souffrance ? demande Théo visiblement contrarié.

L'Ancien. Un maître doit connaître réellement tout ce que ses futurs disciples sont susceptibles d'endurer au cours de leur initiation.
Théo. – L'empathie ne suffit-elle pas ?
L'Ancien. Non, car lorsque son disciple sera bloqué au niveau de la pensée, de l'émotion ou d'une tendance égotique, il devra l'aider à dépasser cette difficulté, tout en comprenant sa douleur ou le désespoir de ne pas y arriver, voire de ne jamais y arriver.

Théo. – Cela apprend l'humilité, l'abandon au Divin.
L'Ancien. Un enseignant qui a connu des difficultés durant son apprentissage sera un bien meilleur enseignant. Un surdoué qui doit enseigner les mathématiques à l'école primaire comprendra moins bien les difficultés de son élève. Il se dira : "C'est évident, il pourrait faire un effort ", car pour lui cette étape aura été facile. Il ne comprendra pas forcément le mal-être du novice.
Théo. – J'imagine aisément les affres de la division et de la multiplication aussi bien pour le petit enfant que pour l'enseignant docteur en mathématiques qui doit saisir la difficulté quasi insurmontable d'un bout de chou du primaire !
L'Ancien. Un maître a une difficulté supplémentaire quand son élève ne peut réellement plus avancer. Il se voit dans l'obligation de cœur de prendre sur lui le karma de son disciple pour qu'il puisse poursuivre son ascension quel qu'en soit le prix pour lui-même.
Il y a une très belle parabole des pas dans le sable
 (cf. bas de page) qui illustre bien ce passage des difficultés de la vie où on se sent seul et abandonné alors que le Maître est justement en train de nous porter.

Théo. – Cela me fait penser à l'entraînement des maîtres d'arts martiaux, "à la dure" !

L'Ancien. Oui et à l'Amour aussi, car il devra faire face à toutes formes de difficultés et de douleurs. Il devra être fort, puissant, flexible et doux en même temps. Le travail se fait toujours à partir du cœur et par l'Amour. Un maître ne peut avoir aucun préjugé. Il doit être capable de se sacrifier pour ses disciples, être prêt à donner sa vie pour eux.

Théo. – C'est plus un serviteur qu'un maître alors.

L'Ancien. Il n'a qu'un seul Maître et c'est Dieu. Il sert Dieu en chacun car il voit Dieu en chacun. Il se soumet à Dieu en Chacun. Il aime Dieu en Chacun. C'est pour cela qu'il est dit :
« Dieu court après le dévot qui se fond dans son Maître. »

Théo. – Qu'est-ce que cela veut dire ?

L'Ancien. Qu'il est semblable à "Dieu Rien Tout" et que Dieu se voit en lui. C'est le stade d'Unicité.

L'Ancien ajoute :
« Le Maître est tout Dieu, mais pas entièrement Dieu. »

Théo sait qu'il ne peut comprendre par l'intellect. Il se met alors en résonance avec l'Ancien. La paix s'installe en lui jusqu'à l'infini de son être, là où tout devient clair et limpide. Tout s'intègre parfaitement laissant le mental apaisé et le cœur comblé.

Théophile l'Ancien
Extrait de Dialogues avec Théophile l'Ancien
L'initiation de Théophile le Jeune



Une nuit, j’ai eu un songe.

J’ai rêvé que je marchais le long d’une plage, en compagnie du Seigneur.
Dans le ciel apparaissaient, les unes après les autres, toutes les scènes de ma vie.

J’ai regardé en arrière et j’ai vu qu’à chaque période de ma vie,
il y avait deux paires de traces sur le sable :
L’une était la mienne, l’autre était celle du Seigneur.

Ainsi nous continuions à marcher,
jusqu’à ce que tous les jours de ma vie aient défilé devant moi.
Alors je me suis arrêté et j’ai regardé en arrière.
J’ai remarqué qu’en certains endroits,
il n’y avait qu’une seule paire d’empreintes,
et cela correspondait exactement avec les jours les plus difficiles de ma vie,
les jours de plus grande angoisse,
de plus grande peur et aussi de plus grande douleur.

Je l’ai donc interrogé :
« Seigneur… tu m’as dit que tu étais avec moi tous les jours de ma vie
et j’ai accepté de vivre avec Toi.
Mais j’ai remarqué que dans les pires moments de ma vie,
il n’y avait qu’une seule trace de pas.
Je ne peux pas comprendre
que tu m’aies laissé seul aux moments où j’avais le plus besoin de Toi. »

Et le Seigneur répondit :
« Mon fils, tu m’es tellement précieux ! Je t’aime !
Je ne t’aurais jamais abandonné, pas même une seule minute !
Les jours où tu n’as vu qu’une seule trace de pas sur le sable,
ces jours d’épreuves et de souffrances, eh bien ! c’était moi qui te portais. »