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Theophile the Elder

jeudi 24 novembre 2016

Pratique avancée, partie 7


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En chemin avec Théophile l'Ancien 

Théo. – Jeanne m'a parlé de la voie chrétienne et m'a dit que tu me présenterais la voie soufie.
Peux-tu m'en dire quelques mots ? J'ai cru comprendre que nous en sommes très proches.


L'Ancien. – Nous faisons Un avec toutes les voies qui mènent à Dieu. Le soufisme en est une.Il est aussi appelé : la doctrine du pur amour. La voie du soufisme est comme la nôtre, une voie directe, la "verticale" dont parlait Babuji, mais aussi le chemin qui conduit à la Vérité comme la voie des étoiles. L'humanité, elle, semble avoir choisi la grande et large spirale de l'évolution. Elle prend son temps et parfois même s'égare, mais tôt ou tard, tout revient à Dieu. Le Divin est à la fois hors du temps et dans le temps, tout ce que nous faisons est en Lui.

Théo. – Même le mal ?

L'Ancien. – Tout ! Le bien comme le mal. Au niveau du Divin la dualité n'existe pas. Elle débute au niveau dit "cosmique", celui de la création, mais c'est au niveau humain que cela devient dantesque.

Théo. – Tu penses à l'enfer de Dante ?
L'Ancien. – A l'enfer et au paradis créés par les hommes. Ils se font peur et nourrissent des espoirs illusoires.

Si Dieu existe,
Il est aussi en enfer
Puisqu'Il est omniprésent.

Montre-moi un endroit où le Divin n'est pas, poursuit L'Ancien. La création est le miroir de Dieu dans lequel il se contemple.Il donne vie à toute créature. La Beauté est en chacune d'elles, elle est unique et porte Sa signature. C'est pour cela qu'il nous faut respecter et aimer chaque vie, la Vie.

Dieu est le matriciel,
De Lui naît toute vie.

L'homme possède un œil extérieur et un œil intérieur. C'est par la lumière que les objets deviennent visibles et c'est par la Lumière de la révélation que l'œil interne peut percevoir les réalitésspirituelles. La difficulté vient de ce que nous limitons le Divin par nos projections. Nous le limitons, que ce soit dans le limité autant que dans l'illimité. En fait il est complet :
"Il est RienTout."
Il est vibration, lumière. Il communique avec nous aussi bien par le dense que par le subtil.

Théo. – Comment saisir la complétude de Dieu ? Nous vivons dans la dualité, nous sommes duels, comment appréhender l'unité ?

L'Ancien. – Essayons, veux-tu ?

Théo s'ouvre totalement et se rend complètement disponible. Sa conscience rejoint le deuxième niveau du coeur, celui de la conscience universelle. Il est sereinement attentif aux paroles de l'Ancien.

L'Ancien. – Choisis une paire d'opposés originels, comme le masculin et le féminin, le yin et le yang ou Purusha et Prakriti.
Fais les fusionner. Silence …
L'essence de leur fusion est le Créateur. Silence…
Celui qui a créé l'ombre et la lumière. Silence …
Efface cette essence en toi. Silence …
Tu accèdes à l'Essence de l'essence. Silence
Oublie-toi en elle, fusionne. Silence …
C'est Dieu incréé.

Théo. – La complétude divine est entre le créé et l'incréé.

L'Ancien. – Fais-les fusionner et tu accèdes à la Réalité.
Théo. – Je peux donc le faire avec toutes les paires d'opposés et répondre à de nombreuses questions que je me pose, n'est ce pas ?

L'Ancien. – A quoi penses-tu ?

Théo. – A tout, à des paradoxes comme le bien et le mal, l'ombre et la lumière.

Le regard malicieux, Théo propose :
Et le plus grand des paradoxes, l'homme et la femme, un vrai mystère !

Toi, l'autre… suggère l'Ancien.

Théo. – D'accord, je fais fusionner moi et l'autre ...

L'Ancien. – Et tu trouves ?

Théo. – Dieu.

L'Ancien. – Donne-moi des exemples que tu aimerais explorer.

Théo. – L'alpha et l'oméga.
Le limité et l'illimité.
Le fini et l'infini.
Le mobile et l'immobile.
Le carré et le cercle.
Le temps et l'espace.
Le centre et la périphérie.
Le manifesté et le non manifesté.
Le temps et le non-temps.
Le mental et le non-mental.
La parole et le silence.
Le silence et le Silence.
La créature et le créateur.
Soi et Dieu.
Moi et Dieu.

L'Ancien éclate de rire :
Que de questions métaphysiques ! Je te rappelle que c'est un exercice non-mental, basé sur la fusion vibratoire pour effectuer un saut quantique dans le Réel, puis l'Absolu.

Théo réplique joyeux :
Si je fais "toi et moi" la réponse sera probablement un véritable oxymore !
J'ai entendu dire que l'homme est une métaphore de Dieu.
Sérieusement pourquoi cet exercice ?

L'Ancien. – Pour te déconditionner spirituellement et laisser le champ libre au Divin en toi. Chaque fois que tu feras cet exercice avec une paire d'opposés, tu découvriras une qualité et un attribut divins.
Dieu aspire à Dieu en chacun.

L'homme est le miroir de Dieu.

Par lui il contemple Sa création.

Chacune de ses créatures est unique
Et porte Sa signature
Chacun est Son chef d'œuvre,
Mais beaucoup sont encore en cours de façonnage.

Chacun est parfait dans son imperfection.
Le reconnaître, c'est la véritable humilité,
C'est la Réalité.
Nous sommes faits d'argile et d'esprit.
L'homme est un isthme entre l'ombre et la lumière.
Il est l'avant-garde de la Création


Théo. – Quelle est notre relation à Dieu ?

L'Ancien. – L'Amour. Notre relation au Divin est basée sur l'amour, alors notre relation à la vie et à l'autre sera aussi basée sur l'amour.

Théo. – C'est un beau programme.

L'Ancien. – Quand un champ d'amour est créé, tout devient possible. Il n'y a plus aucune restriction, aucune limite. Nous avons quitté le domaine de la foi pour celui de la certitude. Alors tout naturellement, la paix, le silence et l'équilibre s'installent en nous.

Théo. – Sans effort, je suppose, c'est la pratique avancée.

L'Ancien. – Le non-effort vient de l'effort, qui provient du travail de purification et de simplification de l'être. C'est lui qui permet d'être dans la Présence donnant accès à la conscience divine.

Théo. – Jeanne a parlé de "fana", de l'extinction dans la voie soufie. Peux-tu m'expliquer ?

L'Ancien. – C'est simple : quand Dieu est présent, c'est que je suis absent.
Mais je vais te faire rencontrer un ami qui m'est cher et qui te parlera de sa Voie, tout comme Jeanne l'a fait précédemment.

Théophile l'Ancien
Extrait de
Dialogues avec Théophile l'Ancien
L'initiation de Théophile le Jeune
http://theophilelancien.blogspot.fr/


vendredi 18 novembre 2016

Pratique avancée, partie 6


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En chemin avec Théophile l'Ancien 

Le lendemain Jeanne et Théo poursuivent leur échange.


Jeanne. – Hier tu as expérimenté la manière douce d'aller à Dieu.

C'est celle que je préfère, l'interrompt Théo, j'aime sentir la transmission et la grâce se déverser en moi. J'aime ce silence qui devient dense, ouaté. Je sens que la Présence s'intensifie. A ce moment, penser à soi devient penser à Lui.
Mais aujourd'hui, Jeanne, je voudrais aborder le travail sur le caractère dont l'Ancien dit qu'il est indispensable. Il m'a même donné une méthode efficace pour effacer les mémoires et données erronées en plus de la pratique quotidienne du nettoyage des impressions et des complexités. Comment envisages-tu ce travail sur soi ?

Jeanne. – Je ne peux t'en parler car je travaille différemment. Dans ma voie, pendant la pratique débutante, nous effectuons notre introspection puis nous nous confessons régulièrement afin de pouvoir communier avec le Seigneur. Ensuite dans la période de la pratique avancée, nous tendons à être en état de communion permanente. Nous laissons notre âme au repos, dans le silence intérieur. Nous sommes à l'écoute, attentifs au Verbe. L'oraison est infuse et presque continue. L'âme s'enfonce naturellement dans les profondeurs du cœur.

Théo. – C'est magnifique, mais cela ne répond pas à ma question sur la transformation du caractère.

Nous travaillons la patience, répond Jeanne en souriant. Elle est indispensable pour développer la foi.Nous devenons attentifs à Dieu, cela entraîne naturellement l'oubli de soi et tout intérêt propre. Ces seules actions attirent l'Amour et c'est Dieu qui amène les ajustements nécessaires et les corrections qui s'imposent. Il n'y a pas de travail conscient alors. Il s'agit plutôt d'un travail innocent, dans la paix et la tranquillité. L'amour le plus pur opère dans l'âme. L'oubli de soi est la marque de la purification. Dans le silence et l'oraison continue, nous laissons agir Dieu. En final, Dieu ne peut être mieux reçu que par Dieu.
La Présence se fait si forte que tout naturellement, les yeux de Théo se sont fermés. Les trois amis s'absorbent un long moment dans ce silence recueilli.

Puis Jeanne continue :
– Dans la pratique avancée, nous dépouillons l'âme de ses propres opérations. Quand nous repérons un défaut nous nous tournons immédiatement vers l’intérieur. Une âme véritablement humble ne s'étonne pas de ses faiblesses. Elle essaie de s'abandonner à Dieu, de se laisser guider par Lui.

Théo. – Est-ce pour cela que vous priez en permanence ? Pour occuper votre esprit en le tournant vers l'Ultime ?

Jeanne. – Lprière est essentielle pour nous. Les débutants peuvent utiliser un chapelet pour commencer. Mais en fait nous prions une seule fois pour connecter notre esprit à Son Esprit. La prière devient ensuite une effusion du cœur en présence de Dieu et c'est la chaleur de l'amour qui fait fondre l'âme et la fait monter vers Dieu. Saint Jean de la Croix disait : « L'oraison, c'est de l'encens qui monte à Dieu. »Il faut cesser d'être afin que le Verbe soit en nous. Rien n'y résiste.

Nous ne sommes donc jamais en action ? demande notre jeune ami

Imperturbable et sereine Jeanne continue :
Dans l'oraison de silence, quand la personne agit, elle est mue par Dieu, par son Esprit. C'est ce que nous appelons « le mouvement de la Grâce » pendant que l'âme est en plein repos. Son action est libre, aisée, naturelle, tant et si bien qu'elle ne semble pas agir.

Tout comme maintenant, tu parles sans parler, sous inspiration. L'Ancien m'a habitué à cela, dit le jeune homme d'un air entendu.

Théo poursuit très concentré :
Si j'ai bien compris, nous quittons la multiplicité pour entrer dans la simplicité et l'unité de Dieu et nous agissons sagement guidé par son Esprit. L'action ordinaire devient alors une action divine. En nous retirant, nous laissons la place à l'action de Dieu. Donc, plus l'âme perd ses caractéristiques, plus elle devient pure et innocente. C'est cela le résultat de la pratique avancée, mais après ?

Jeanne. – Il y a l'Ultime et son Amour.

Les yeux de Jeanne brillent de mille feux sombres communiquant l'état de béatitude au jeune Théophile. A nouveau le silence habité s'installe.


Théophile l'Ancien
Extrait de
Dialogues avec Théophile l'Ancien
L'initiation de Théophile le Jeune
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dimanche 13 novembre 2016

Pratique avancée, partie 5


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En chemin avec Théophile l'Ancien 

Aujourd'hui, comme promis, Théophile l'Ancien et son amie Jeanne accueillent Théophile le Jeune pour aborder la pratique avancée.


L'Ancien. – Bonjour Théo, je te présente Jeanne, une amie de cœur de longue date. Elle a accepté de te parler de la pratique avancée au travers de la tradition chrétienne qui est sa voie. Écoute-la attentivement. Qu'elle t'inspire dans ta quête.

Se tournant vers Jeanne :
Jeanne, j'aurais aimé que tu nous parles de l'oraison.

Volontiers, acquiesce-t-elle. Vois-tu Théo, l'oraison, c'est l'application du cœur à Dieu. C'est un exercice intérieur à l'amour qui permet de marcher en présence de Dieu. L'idée de l'oraison est de fixer notre esprit sur Dieu, dans le fond de notre cœur, tournant tous nos sens et notre mental vers l'intérieur pour nous recueillir.

C'est comme notre méditation ! s'exclame Théo.

Jeanne. – Pour les chrétiens, la méditation est la réflexion des propos tenus par Jésus-Christ dans leur esprit. C'est le reflet de ses paroles sacrées sur leur âme.

Théo. – Peux-tu me donner un exemple concret ?

Jeanne. – Bien sûr. Comme le mot yoga, le mot religion signifie "relié", c'est notre lien avec Dieu. Nous le prions avec la prière « Notre Père ». Elle permet d'entrer en communion avec Dieu, qui est au dedans de nous, au fond de notre cœur.

Théo. – Que fais-tu lorsque tu pries ?

Jeanne. – Je commence par un profond acte d'adoration et d'anéantissement devant Dieu. Les yeux du corps se ferment et les yeux de l'âme s'ouvrent. L'âme est ramassée au dedans, ne s'occupant que de la présence de Dieu. La paix et le silence s'installent. Je suis totalement abandonnée, attendant de connaître les volontés du Seigneur. Cela correspond au moment où dans la prière nous disons intérieurement : « Que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel. » Le ciel est en nous, bien sûr.

Théo. – Que se passe-t-il ensuite ?

Jeanne. – Rien, tout.

Théo. – Et que devient la suite de la prière ?

Elle se dit ou pas, répond Jeanne doucement … Elle demeure silencieuse quelques instants. D'une voix douce elle murmure : «  Enfin le Verbe fuse, la "vive foi" de Sa présence suffit …  » Elle se tait à nouveau. Théo a du mal à garder les yeux ouverts. Son cœur l'aspire.

Jeanne. – Vois-tu Théo, quand la présence de Dieu est donnée, l'âme commence à goûter le silence et le repos. C'est cela la pratique avancée.

C'est la même approche que Saint Jean de la Croix, Thérèse d'Avila et Thérèse de Lisieux, commente Théophile l'Ancien. C'est une voie chrétienne par l'intérieur, par le cœur.

Jeanne. – Tout à fait. L'oraison de simplicité est continue. Avec le temps, elle devient plus douce, plus aisée. L'âme reconnaît le chemin pour trouver Dieu. L'amour est de plus en plus pur. Nous voulons juste être comme Il veut que nous soyons :
« Demeurez unis à Lui,
Attendez-Le avec patience
Afin que votre vie croisse
et se renouvelle. »

Théo. – C'est ce que nous, nous appelons l'abandon au « Maître intérieur », à la « Présence ».

Jeanne émerge de son silence et approuve :
L'abandon est la clef de l'intérieur, de la perfection. L'abandon est le dépouillement de tout, de soi-même pour laisser la conduite à Dieu. Cela demande la foi. Ici la foi est la conséquence, plus qu'un postulat. Tout a été remis au Seigneur, nos pensées, nos actes, notre spiritualité même. Nous considérons toutes les choses en Dieu et c'est Lui qui agit.

Un peu provocateur Théo affirme :
C'est ce que préconisait, il y a bien longtemps, le Seigneur Krishna dans la Bhagavad Gîta. Il conduisait le char de guerre d'Arjuna, son ami et disciple. Le Seigneur Krishna n'agissait pas directement, mais au travers d'Arjuna et de tous les protagonistes de la fameuse bataille.

Amusée Jeanne réplique mystérieusement :
Jeune Théophile, je le sais, je connais bien cet épisode puisque j'y étais.

La réplique de Jeanne laisse Théophile interloqué et dubitatif.

Feignant d'ignorer la réaction du jeune homme, Jeanne poursuit :
N'a-t-il pas dit aussi à Arjuna : « Tu me trouveras dans ton cœur » comme plus tard Jésus-Christ l'a dit aussi à ses disciples ? Tous les deux ont affirmé : « Je suis la voie, Je suis le chemin. »
Ainsi a le droit de l'affirmer, tout être qui s'est uni à Dieu, laissant totalement la place au Divin à l'intérieur.

Théo. – Cette idée d'anéantissement me gêne un peu.

Jeanne. – Chaque tradition a son propre vocabulaire mais le résultat est le même, le « moi » doit s'effacer devant Dieu. Les soufis parlent de « Fana »,qui est l'extinction. Ils parlent même de « Fana al Fana », de « l'extinction dans l'extinction » .Mais tu rencontreras cette approche plus tard quand Théophile l'Ancien le décidera. Dans votre tradition de raja-yoga vous nommez cela dissolution en Dieu, appelé « Laya-avasta ». Le concept est toujours le même, c'est Dieu qui conduit, tant à l'intérieur qu' à l'extérieur.
« Laisse le passé à l'oubli
Laisse le futur à la providence
Donne le présent à Dieu. »

Après un bref silence Théo insiste à nouveau :
L'ancien ne m'a pas encore parlé de cet aspect là de la pratique, mais cette idée de disparition du moi me semble douloureuse, peu attirante, j'éprouve une réticence que je n'explique pas vraiment.

Jeanne. – Parce que c'est le Divin que tu dois regarder Théo, pas l'extinction du moi. C'est un processus d'amour et dans l'amour tu ne vois que le Bien-Aimé.

Théo. – Tu veux me dire que tu souffres quand tu as conscience de toi, mais que lorsque tu aimes tu ne sens pas la souffrance ?

Jeanne. – Tu la ressens, mais elle a peu d'impact sur toi. Tout vient du Seigneur que ce soit le bon, le moins bon ou le mauvais. Tout est reçu de manière égale.

Théo. – J'ai une forte tendance à aimer le bon et le bien !

Jeanne. – Comme nous tous, mais la vie ici bas est faite de jour et de nuit. Nous l'acceptons pleinement et de ce fait nous transcendons la dualité pour entrer dans le royaume de Dieu, de l'Unité.

Théo. – L'ancien m'a dit que la souffrance est plus psychologique, émotionnelle alors que la douleur est objective qu'elle nous informe d'une situation pour que nous fassions le nécessaire pour remédier à la cause de la douleur. Avec ce que tu viens de me dire, j'ai décidé de mieux pratiquer mon nettoyage afin d'éviter au maximum toutes les souffrances inutiles.

Jeanne se tait, Théo n'est pas encore prêt.
Tous, nous passons par là, pense-t-elle. Nous voyons d'abord les événements de la vie en positif ou négatif, alors qu'il faut aller bien au delà, soutenus en cela par l'amour, la confiance et la foi. Cela prend du temps et une conscience que le jeune homme n'a pas encore acquis.

Théo continue son raisonnement :
Il est vrai que plus on aime Dieu, moins l'on pense à soi et plus on se purifie. On devient aussi plus subtil alors pourquoi serait-il nécessaire de souffrir ?

Jeanne. – Quand tu fais de l'exercice physique, tu souffres toujours un peu au début, c'est lié à l'effort que tu produis. Il en est de même quand tu débutes toute pratique spirituelle. Par contre, quand tu abordes la pratique avancée, le travail de l'âme consiste surtout à ne rien faire, à rester au repos dans le fond de ton cœur, tout en contemplant le Divin. L'équanimité s'installe alors en toi. Les taoïstes parleraient de « neutralité bienveillante », tout devient égal, disent-ils, et rien ne peut toucher « le vide médian » de leur cœur.

Les trois amis se taisent et s'absorbent dans ce silence habité. La grâce les enveloppe ; les mots ont atteint leur limite ; c'est le temps du repos, de la paix intérieure.


Théophile l'Ancien
Extrait de
Dialogues avec Théophile l'Ancien
L'initiation de Théophile le Jeune
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jeudi 10 novembre 2016

Pratique avancée, partie 4


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En chemin avec Théophile l'Ancien 

Théo. – Je voudrais résumer ce que tu m'as enseigné  la semaine dernière et m'assurer d'avoir bien saisi les différentes phases de ce parcours spirituel.
Donc, pendant les premières années de la démarche spirituelle, les raja yogis que nous sommes, conquièrent de haute lutte la région du cœur et les cinq éléments qui le constituent. Nous nous purifions progressivement, ainsi chaque chakra, ou chaque point, s'illumine.

Dans le même temps, nous travaillons sur notre personnalité, sur tous nos corps subtils, afin que notre mental soit en équilibre et que nos tendances égotiques soient maîtrisées. Quand la grande majorité de nos samskaras ont été nettoyés et que notre cœur a été reconquis par l'Amour, notre Guide spirituel peut alors faire passer notre âme dans la région dite cosmique, et lui faire gagner sa libération. N'étant plus soumise à l'attraction terrestre, elle est inexorablement attirée par le soleil central. La quête de l'union avec Dieu se poursuit alors sous de bons auspices. Au cours de cette existence, elle pourra enfin aboutir  à l'Ultime. Est-ce exact ?

C'est tout à fait juste, mais ce n'est pas fini. La véritable pratique commence à partir de ce moment-là. C'est une non-pratique, poursuit l'Ancien en regardant fixement le jeune homme. Tous les éléments sont en place comme tu l'as si bien décrit, mais cette phase n'est en quelque sorte qu'une classe préparatoire au sein de laquelle il a fallu travailler dur pour être admis dans la classe supérieure. Maintenant je vais te surprendre : ce qui est demandé à présent, c'est d'arrêter de travailler spirituellement, de ne plus faire d'effort et de s'abandonner totalement afin de laisser œuvrer le Divin en soi.

Théo. – Je sens que tu vas me décourager !

L'Ancien. – Pas du tout, tu vas aborder une étape passionnante, découvrir un autre aspect de la pratique que j'appelle la pratique avancée. Pour te la présenter je te propose de rencontrer une amie qui m'est chère. Elle t'expliquera en quoi cela consiste et te parlera de son expérience personnelle.
Retrouvons nous la semaine prochaine si tu le veux bien.


Théophile l'Ancien
Extrait de
Dialogues avec Théophile l'Ancien
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samedi 5 novembre 2016

Pratique avancée, partie 3


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En chemin avec Théophile l'Ancien 

Théo. – Après ce que tu viens de m'expliquer sur la pratique avancée, je me sens un peu perdu. Je suis peut-être doué spirituellement, mais je débute à peine. Tu as dit toi-même que je ne franchirai pas la région du cœur avant plusieurs années. Je commence donc une période de travail intense sur les cinq éléments du cœur et sur la transformation du caractère, n'est- ce pas ?


L'Ancien. – Tu dois comprendre qu'il y a plusieurs niveaux d'approche.
Le premier, avec Heartfulness est plus basé sur le bien-être, il concerne l'équilibre et toutes les belles qualités du cœur, de la communication et de l'empathie.
Le deuxième niveau est plus "trans-personnel". La progression du chercheur se verra par la progression dans les cinq éléments et la qualité du vide intérieur qu'il aura atteint dans le Sahaj Marg, ou comme dans la pratique avancée d'Ho'oponopono que nous avons étudiée la dernière fois.
Le troisième niveau est transcendant. Il est divin, direct. C'est la verticale dont parlait Babuji.
Il y a encore de nombreuses étapes, mais je te donne ces trois niveaux à titre indicatif. Il pourrait y en avoir dix ou plus ou un seul, l'Ultime.

Théo. – Ce que j'avais compris, c'est que l'évolution se faisait en spirale, par cercles plus ou moins rapprochés, ceci en fonction de la capacité et de la volonté d'évolution de l'aspirant.

L'Ancien. – Dans la pratique avancée, je t'ai aussi parlé de la voie de l'Amour. Elle passe par l'abandon, voire la soumission totale de l'âme au Divin. Comment reçois-tu cette dernière phrase ?

Théo. – Quelque chose en moi s'est rétracté, j'ai entendu "être commandé, me soumettre à une autorité supérieure", mais en même temps quelque chose me dit que cette guidance est faite avec amour, bienveillance et que cela doit être merveilleux à vivre au quotidien.

L'Ancien. – Tu viens d'effectuer ta propre évaluation. Vois comment l'âme et la personnalité reçoivent différemment la même proposition ! La pratique les harmonise graduellement. Elle unifie l'être.

Théo. – Quelle est la marque de l'ego ? Comment le reconnaître ?

L'Ancien. – C'est lui qui veut maîtriser tous les aspects de "sa" vie, le spirituel inclus.

Théo. – Et quelle est la marque de l'âme, à part l'amour, bien sûr ?

L'Ancien. – L'excellence et la perfection.

Théo. – Cela ressemble aussi à des ambitions de l'ego.

L'Ancien. – C'est une aspiration de l'âme incarnée.

Théo. – Quelle est la différence ?

L'Ancien. – D'après toi ?

Théophile s'intériorise, il sait que l'Ancien lui permettra d'accéder à la connaissance intuitive comme il l'a déjà fait auparavant.

La perfection vient de Dieu seul, reprend l'Ancien, c'est pour cette raison qu'il est préférable de Lui laisser les commandes de notre être et de ses enveloppes, à l'image du Seigneur Krishna qui conduit le char. Avec le Divin, tu peux atteindre la Perfection dans l'imperfection.

Théo. – Qu'est ce que cela veut dire ?

L'Ancien. – Que la condition humaine ne permet pas d'atteindre la perfection, mais de réaliser la Perfection divine.

Théo. – Encore un oxymore, la perfection dans l'imperfection.

L'Ancien. – Toutes ces conditions dépassent l'entendement humain. Ce sont des Mystères que l'on peut saisir par l'expérience.

Théo. – D'où l'approche mystique ; elle est directe par la grâce de Dieu et bénéficie grandement de l'aide d'un guide spirituel compétent.

L'Ancien. – Tout dépend aussi du chemin parcouru pendant tes vies passées.

Théo. – Tu veux dire qu'il me serait possible de sauter une classe ou une région ?

L'Ancien. – J'ai pu t'initier et t'amener presque jusqu'à la réalisation car tu l'avais quasiment accomplie dans ta vie précédente.

Théo. – Donc ?

L’Ancien sourit malicieusement :
– Sept ans devraient suffirent.

L'enthousiasme de Théo s'effondre d'un coup :
– Sept ans ... murmure t-il consterné.

L'Ancien. – Je n'ai pas dit que tu ne pouvais pas aborder ton évolution spirituelle par tous les niveaux en même temps. Tu verras bien lequel prendra le dessus et là, tu sauras vraiment où tu en es.
Personne ne peut prédire comment le Divin va œuvrer, comment la grâce va opérer. Si tu en as le courage et la détermination, prends la verticale. C'est une voie difficile, mais la plus belle. Elle est bénie et tu n'es jamais laissé seul.

Je ne sais plus quoi penser, dit Théo, un peu déçu.

L'Ancien. – Ne pense pas, laisse ton intuition te guider. Surtout ne te laisse jamais enfermer par une théorie, ni par personne. Si je te mets une limite et que tu y crois, tu seras inévitablement limité.

Et si je crois dans l'illimité … je serai en … Dieu ! conclut joyeusement le jeune homme.

L'Ancien. – Oui, bravo.

Théo. – Donc, tout le monde peut choisir "la pratique avancée".

L'Ancien. – Bien sûr. Elle est toujours ouverte mais peu en ont vraiment envie.
Théo. – J'ai un grand enthousiasme, et étymologiquement, enthousiasme veut dire "en Dieu".

Alors chevauche le souffle de l'enthousiasme à l'infini ... conclut l'Ancien, fier de son protégé.


Théophile l'Ancien

Extrait de Dialogues avec Théophile l'Ancien
L'initiation de Théophile le Jeune