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En chemin avec Théophile l'Ancien
– Tu
dis
que pour les maîtres, la volonté est supérieure à l'amour.
Mais toi qu'en penses-tu ?, interroge Théophile le Jeune.
Mais toi qu'en penses-tu ?, interroge Théophile le Jeune.
– Je
le reconnais volontiers, mais pour moi l'amour suprême est tout.
J'ai opté il y a bien des années pour la voie de l'Amour sagesse et
de l'abandon à la force divine. Comme je te l'ai déjà dit, dans
l'Amour il n'y a pas de supérieur ou d'inférieur, dans l'Amour
sagesse, la connaissance a été transformée en sagesse par l'Amour.
– Tu
me répètes souvent qu'une pratique rigoureuse développe la volonté
et que je dois m'instruire. Pourquoi ne pas m'abandonner directement
à l'Amour et uniquement à l'Amour ?
– Parce
que nous sommes multiples et qu'un aspirant doit pratiquer assidûment
pour trouver l'équilibre qui mène à la Simplicité divine. C'est
la raison pour laquelle nous pratiquons le raja-yoga. Il s'applique
sur tous les plans d'existence : dans la vie de tous les jours, en
famille, en société. Tous les aspects sont concernés, l'action
(karma-yoga), la dévotion (bakti-yoga), la connaissance
(jnana-yoga), la volonté, la rigueur sont développées au
quotidien. Nous obtenons ainsi l'abandon et l'équilibre du mental,
la volonté. Babuji nous a aussi offert les dix maximes comme repères humains et spirituels afin que notre âme et notre
personnalité soient à leur juste place sur le chemin de
l'évolution.
– Alors
pourquoi as tu opté pour l'Amour sagesse ?
– Par
intelligence. Auparavant mon approche était basée sur la
connaissance mais la fréquentation des Maîtres m'a montré les
limites de la connaissance et surtout sa dangerosité.
– Comment
cela ?
– La
connaissance donne accès aux pouvoirs et cela
exige
un
mental de plus en plus fort et de plus en plus affûté : l'ego
cherche toujours à s'emparer de ces attributs pour son propre usage,
pour une raison ou une autre.
Un
discernement soutenu par une conscience aigüe sont absolument
nécessaires pour éviter les pièges de l'ego.
L'amour lui, subjugue l'ego
et transforme la
connaissance
en sagesse. Le
mental est alors
plus
contemplatif, intuitif. Il
laisse les pouvoirs de côté et les considère comme des jouets
qu'il peut utiliser de temps à autre, mais d'une manière spontanée,
innocente et
circonstanciée.
Une fois utilisés, ils
sont oubliés.
Le
disciple voyage léger, il est vide de tout, sauf du Divin. Il est
innocent comme un petit enfant diraient les Evangiles.
– Tu
n'as pas l'air d'un petit enfant, ironise Théophile le Jeune, par
moment je te trouve même très habile lorsque tu veux me faire
comprendre quelque chose.
– Innocent
ne veut pas dire stupide, mais qui a perdu la conscience de soi pour
laisser la place à la conscience du Soi ou conscience divine.
– Alors,
pourquoi as-tu renoncé à la voie la plus haute, celle de la
volonté, celle qui est la plus proche de Dieu, de l'Ultime ?
– Ce
choix était le plus judicieux pour moi car "naturellement",
je ne suis pas humble, dit Théophile l'Ancien en souriant. Je savais
que mon ego pourrait, comme il l'a fait dans des vies passées, me
détourner du But spirituel. La voie de l'Amour est la voie la plus
sûre. Elle n'a qu'un petit inconvénient elle est souvent
accompagnée de la souffrance.
– Pourquoi
?
– Parce
que le feu de l'amour brûle en soi tout ce qui n'est pas Amour.
– Mais
tu as souvent insisté sur la technique du nettoyage qui est là pour nous purifier, nous alléger, nous mettre en
lumière. Tu m'as même dit que le bogha
(processus
d'élimination des impressions (samskaras))
nous permettait de cultiver l'humilité. Alors il
ne devrait pas y avoir de problèmes ?
– C'est
vrai. Tu vois juste.
– Fais
moi comprendre la souffrance.
– Ce
n'est pas nécessaire, si je le faisais ce serait comme les mères
qui ont déjà eu des enfants et qui racontent les moments les plus
terribles de l'accouchement à une jeune primipare. Elles ne font que
l'effrayer. Elles feraient mieux de lui parler de la merveille qu'est
de donner la vie, de la vague surpuissante qui les traverse au moment
de l'accouchement et de l'émerveillement d'avoir donné naissance.
Toutes les douleurs endurées s'effacent après la naissance ; il en
est de même en spiritualité. Quand on meurt à soi-même pour
renaître à Soi-même. Le processus peut être douloureux mais le
résultat est sublime.
– C'est
tout de même inquiétant. Les personnes
semblent
beaucoup souffrir en ce bas monde.
– Chariji disait
que les souffrances de la croissance spirituelle ne sont que de vingt
pour cent sur
l'ensemble de nos souffrances, elles sont positives pour les êtres,
le signe d'une croissance. Elles
sont à notre mesure, adaptées à nous.
Quand
un parent voit
son enfant souffrir d'une douleur de croissance osseuse
ou au cours de la percée dentaire, il l'accompagne, il compatit,
cherche à le soulager, mais il sait que cela
va passer, que c'est un processus naturel. Il en est de même pour
les Maîtres de sagesse qui
nous accompagnent dans notre évolution. Ils sont compatissants, mais
ils savent que toutes nos épreuves ont du sens, celui de notre
évolution.
– Et
les quatre-vingts pour cent restants ?
– Ces
souffrances sont créées par les êtres humains et elles sont
inutiles. L'humanité devrait moins souffrir qu'elle ne le fait.
– D'accord,
mais cela ne m'explique pas pourquoi tu n'as pas opté pour la voie
de la volonté.
– Chaque
âme, adulte spirituel, fait son choix. Le mien c'est l'Amour
sagesse. Il me va parfaitement. N'oublie pas que le but reste
l'Ultime. La Volonté est conférée aux Maîtres. Ils
accomplissement des tâches colossales. Ils sont au plus près de
Dieu dont ils appliquent le Plan divin à l'instar des anges et des
archanges, ils accomplissent Sa Volonté.
– Que
requiert la voie de la Volonté ?
– Le
plus haut niveau de Pureté. Nous avons déjà parlé de la simplicité divine,
elle précède l'étape de la Pureté. Je reste persuadé que l'Amour
peut tout, conclut le vieil homme dans un doux sourire.
Théophile
l'Ancien
Extrait
de "Dialogues avec Théophile l'Ancien"
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